A Abuja (Nigéria), a été adopté en 2003 à l’occasion du 6ème Sommets des chefs d’Etats et de gouvernement, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). C’est un instrument africain qui vise « à évaluer, suivre et mesurer la performance des pays africain en matière de démocratie, de bonne gouvernance tant économique que politique et touche également le mode de gestion et l’encadrement des entreprises ». In fine ce qui est recherché à travers ce nouvel instrument c’est l’amélioration de la bonne gouvernance en Afrique. La décision volontaire prise par le chef de l’Etat, de faire adhérer la république de Djibouti à ce mécanisme, crée de facto un contexte nouveau dans le pays, puisqu’il est demandé à chaque composante de la nation de mieux jouer son rôle en tant que citoyen au sein de la société. Bien que la république de Djibouti ait adhéré le 1er juillet 2007 au MAEP, ce dernier reste encore méconnu d’une grande frange de la population et parfois même des hauts responsables, qu’ils soient de l’administration publique, du secteur privé, ou de la société civile.
Objectifs général de communication
L’objectif de cette stratégie de communication est d’informer les bénéficiaires du lancement du processus d’Evaluation Africain par les Pairs en république de Djibouti, qui débouchera sur un rapport sur l’état général du pays.
Celui-ci sera présenté par le chef de l’Etat devant ses pairs en janvier 2013. Cette évaluation pour qu’elle soit réussie, nécessitera la participation de l’ensemble de la population. Elle devra donc être inclusif et participative au sens le plus large du terme.
Mais un constat s’impose, la citoyenneté ne s’improvise pas, et comme la population, à plusieurs niveaux de compréhension, il est important de mener un important travail de sensibilisation, et d’explication sur les bienfaits qui peuvent être attendus de ce dialogue franc. Aussi l’enjeu à surmonter est bien celui de la confiance que l’on doit porter à ce processus, de celle-ci dépend la réussite cette expérience inédite. Il est important d’expliquer à la population qu’un espace de dialogue est ouvert afin de tenter de résoudre ensemble – entre Djiboutiens - des défis communs pour un avenir meilleur.
La population doit bien comprendre les objectifs de cette démarche : il ne s’agit nullement à travers ce processus de pointer le curseur sur quiconque. Nul n’est visé, si ce n’est que chaque citoyen doit se questionner, s’interroger, sur son degré de citoyenneté et la meilleure manière d’améliorer celle-ci ? S’interroger sur comment assurer un développement qui ne laisse pas autant personne sur le bord de la route ? Comment assurer plus équitablement un partage des fruits de la croissance ? Comment abandonner nos mauvaises attitudes pour élever notre degré de citoyenneté ? Comment agir pour rendre nos institutions plus indépendantes, plus fortes, plus transparentes ? Comment rendre plus notre économie plus performante ? Comment lutter plus efficacement contre la corruption…? Expliquer que de ce dialogue citoyen doit émerger une prise de conscience réelle, afin de rendre la société plus juste, plus à l’écoute de ceux qui la composent.
La population doit comprendre que le MAEP c’est l’espoir de l’Afrique : que les conclusions tirées de ce mécanisme, seront uniquement le fruit de la réflexion de tous les corps de la société, de l’action conjuguée de tous les citoyens, qui s’unissent pour édifier un new deal, un nouveau contrat social.
Mais comment faire pour arriver à un niveau de sincérité et de franchise dans les échanges, lorsqu’il n’existe pas de culture de l’autocritique ? Il faut savoir que ces commentaires, sont d’ordinaire plus naturellement réservés aux proches ou à la sphère familiale.
Alors quel degré de confiance avoir dans ce dialogue? C’est le principal défi du MAEP!
Il faudra réussir à lever les soupçons et les craintes des citoyens à s’engager pleinement dans ce processus. Les plus hautes autorités doivent se prononcer publiquement pour appuyer le processus et favoriser le débat. Sans cela le processus est voué à l’échec.
Des actions doivent être menées pour remédier à cette situation, et un plan de communication, se présente dans ce cas comme un instrument privilégié.
L’élaboration et la mise en œuvre des commentaires formulés donneront au Secrétariat du MAEP, l’opportunité de définir les techniques d’approche et les outils nécessaires à l’information et à la sensibilisation. Ce qui permettra aux différents acteurs de la nation de comprendre et de s’approprier en toute confiance du contenu du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.
Groupes cibles
La presse: elle constitue un partenaire incontournable et efficace pour l’accompagnement de toute la politique de communication dont l’objectif majeur est la sensibilisation, l’information et la formation de tous aux enjeux et objectifs du MAEP. Elle doit donc être la première formée autour des idées véhiculée par ce mécanisme africain.
Le grand public: qu’il soit urbain ou rural, constitue le principal bénéficiaire du mécanisme. Il est donc indispensable qu’il sache et comprenne la nouvelle vision de la gestion des affaires de la cité. Sans quoi on ne doit pas s’attendre a des « feedback » constructifs
Les jeunes et les étudiant: c’est la communauté, en nombre, la plus importante du pays, une campagne attractive et enthousiaste doit les présenter comme les artisans futurs de l’édification « du Djibouti de demain ». Il faut parvenir à les convaincre de la pertinence de concept africain et des objectifs de ce mécanisme. Aussi convient-il avec des éléments d’information de masse, mais aussi par des outils de communication de proximité, d’atteindre ces groupes cibles en vue de les sensibiliser et de les amener à adhérer à ce dialogue et à exprimer leurs sentiments sur la façon dont-ils perçoivent la gestion de la vie de la cité.
La société civile: Elle constitue un acteur incontournable, elle dispose d’une capacité de mobilisation et de transmission de l’information performante. Elle pourra être utilisée comme courroie de diffusion de l’information et de sensibilisation.
Les femmes: qu’elles soient intellectuelles ou non, lettrées ou analphabètes, elles prennent une part décisive dans la constitution du tissu économique et la préservation du corps social. Assez souvent elles constituent le pilier du foyer, bien qu’ayant un faible revenu. Aussi l‘application et la démarche du MAEP peuvent trouver une oreille attentive au niveau des femmes Djiboutiennes. C’est pour cela que le plan de communication doit les considérer comme un vecteur d’une importance capitale.
Le secteur privé: il constitue un excellent observatoire et un partenaire indispensable en matière de conception et de mise en œuvre de la politique économique de notre pays. Il importe donc qu’il comprenne son rôle, qu’il soit formé et conscientisé à cette nouvelle donne, si l’on désire qu’il soit un levier du développement. D’où la nécessité d’actions de sensibilisation à leur égard, pour qu’il puisse contribuer activement à lever des éventuelles pesanteurs par des recommandations utiles.
Les partenaires (bailleurs de fonds potentiels, les instituts de recherche…): il est indispensable de mettre à la disposition des partenaires techniques des information sur les activités de promotion de ce mécanisme africain, de sorte qu’ils prennent pleinement conscience du processus qui est en cours et de son évolution, ainsi que la volonté exprimée aussi bien au niveau institutionnel qu’au plan des acteurs non gouvernementaux, de promouvoir une meilleure gouvernance en république de Djibouti.
NB : Il faut signaler que les cibles identifiées ci-dessus, étant des communautés et des groupements humains, l’application sur le terrain ne saurait se constituer de phases disjointes et sans liens. Au contraire, il y aura des situations de chevauchement et par rapport aux cibles et aux outils de communication.
Actions introductives au plan de communication
Afin de permettre une pleine réalisation du plan de communication, quelques actions préalables ont été identifiées et réalisées avec succès en amont par le secrétariat du MAEP. Il s’agit :
Actions du plan de communication
Activités
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Responsable |
Calendrier de mise en œuvre |
Atelier d’information et de sensibilisation à l’intention de la presse |
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Mars 2012 |
Réalisation de sketches et chants en faveur de la promotion du MAEP |
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Mars 2012 |
1 Tournées de sensibilisation de la caravane du MAEP dans les 6 régions |
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Mars-mai 2012 |
Dépliants expliquant le MAEP |
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Mars-mai 2012 |
Communiqués de presse, diffusés dans les ondes de la radio et de la télévision dans les 4 langues, sur les évènements susceptibles d‘attirer l’attention du grand public et d’illustrer les activités du MAEP |
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Continue |
Création d’un site web |
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Mars 2012 |
Production et diffusion de spots de sensibilisation adressés à la population à travers des interventions choisies de personnes pour la force de leurs propos, sous forme de clips télés/radio (à démarrer dans les meilleurs délais et à réactualiser tous les mois jours) |
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Continue |
Reportages radiophoniques et télévisés pour relater le processus du MAEP. |
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Continue |
Organisation d’un dialogue radiophonique de 45 minutes pour relater le processus du MAEP afin d’ouvrir un dialogue téléphonique avec des auditeurs |
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Continue |
Réaliser de tables rondes télévisées sur le MAEP |
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Mars-mai 2012 |
Production de photos pour illustrer les rapports d’activités, les affiches, les dépliants et objets promotionnels rendant compte de l’évolution des activités. |
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Continue |
Elaboration et pose d’affiches ponctuelles d’informations et de sensibilisation aux environs des lieux d’affluences |
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Continue |
Diffusion des activités, des résultats et impacts de l’évaluation sur le site web mais également par le biais du réseau du MAEP continental |
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Continue |
Atelier de validation du rapport d’évaluation et vulgarisation du rapport d’évaluation |
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Fin mai 2012 |
Publication d’un publireportage sur le MAEP dans les journaux/magazines de la presse écrite nationale |
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Continue |
Outils et canaux de communications :
La stratégie de communication visera à maximiser la visibilité des activités du MAEP à Djibouti.
Pour mener ces activités, les outils et canaux de communication ci-après seront utilisés :
Cette évaluation sera conduite sur la base (i) des outputs des activités de communication (nombre de communiqués de presse, panneaux, articles promotionnels distribués, etc.) ; (ii) du contenu et de la fréquence des informations relatives aux interventions du MAEP qui apparaissent dans les médias locaux ; et (iii) d’une enquête spécifique (sur la base de questionnaire) sur l’efficacité et la pertinence des activités de communication du MAEP conduite à la fin des interventions.
Evaluation de la réalisation des objectifs de communication
Activités
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Indicateur / Cible |
Atelier d’information et de sensibilisation à l’intention de la presse |
Nombre d’atelier réunissant la presse nationale privée et publique / au moins 1 |
Réalisation de sketches et chants en faveur de la promotion du MAEP |
Nombre de sketches et chants réalisés pour le MAEP / au moins 4 de chaque |
Tournée de sensibilisation de la caravane théâtrale et musicale du MAEP dans les 6 régions du pays |
Nombre de prestation sur des sites différents / au moins 10 |
Dépliants expliquant le MAEP |
Nombre de dépliants diffusés / au moins 5000 exemplaires |
Communiqués de presse, diffusés dans les journaux télévisés de la radio et de la télévision dans les 4 langues, sur les évènements susceptibles d‘attirer l’attention du grand public et d’illustrer les activités du MAEP |
Nombre de journaux radiophonique et télévisés touchés / au minimum 20 |
Création d’un site web |
Nombre de visiteurs / au minimum 500 ont consulté le site |
Production et diffusion de spots de sensibilisation adressés à la population à travers des interventions choisies de personnes pour la force de leurs propos, sous forme de clips télés/radio (à démarrer dans les meilleurs délais et à réactualiser tous les 15 jours) |
Nombre de messages élaborés et diffusés / au moins 10 (par mois) à raison de 1mn par diffusion |
Reportages radiophoniques et télévisés pour relater le processus du MAEP. |
Nombre de reportages radiodiffusés / au moins 2 à la radio et 2 à la télévision |
Organisation d’un dialogue radiophonique de 45 minutes pour relater le processus du MAEP afin d’ouvrir un dialogue téléphonique avec des auditeurs |
Nombre d’émission radiophonique / au moins 8 |
Réaliser de tables rondes télévisées sur le MAEP |
Nombre d’émission télévisés / 4 minimums |
Production de photos pour illustrer les rapports d’activités, les affiches, les dépliants et objets promotionnels (T-shirts imprimés, casquettes imprimés) rendant compte de l’évolution des activités. |
Nombres de photos constituées au sein d’une base de données / au moins 500 clichés/ de T-shirts imprimés 1200 exemplaires |
Elaboration et pose d’affiches ponctuelles d’informations et de sensibilisation aux environs des lieux d’affluences et à insérer dans le journal La Nation |
Nombre d’affiches produites et posées / au moins 30 |
Diffusion des activités, des résultats et impacts de l’évaluation sur le site web du MAEP Djibouti mais également par le biais du réseau du MAEP continental |
20 articles mis en ligne et diffusés à travers le réseau MAEP continental |
Publication d’un publireportage sur le MAEP dans les journaux/magazines de la presse écrite nationale |
Publication d’au moins un dossier spécial sur le MAEP dans la presse nationale (La Nation, Marwo, DjibOut, Human Village) |
Atelier de validation du rapport d’évaluation et vulgarisation du rapport d’évaluation |
Organisation d’un important Forum avec les acteurs de la société (le gouvernement, la société civile, les élus locaux, les étudiants, la société civile…) |
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Ressources financières
Le budget global pour la mise en œuvre et du plan de visibilité est estimé à environ. Le tableau ci-après présente les détails sur le budget.
Description |
Unité |
Coût |
Commentaire |
Atelier d’information et de sensibilisation à l’intention de la presse |
1 |
3 000 USD |
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Réalisation de sketches et chants en faveur de la promotion du MAEP |
8 |
4 000 USD |
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Tournée de sensibilisation de la caravane théâtrale et musicale du MAEP dans les 6 régions du pays |
1 |
9 000 USD |
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Dépliants expliquant le MAEP |
Au moins 02 dépliants |
3 000 USD |
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Communiqués de presse, diffusés dans les ondes de la radio et de la télévision dans les 4 langues, sur les évènements susceptibles d‘attirer l’attention du grand public et d’illustrer les activités du MAEP |
Gratuit |
Gratuit |
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Création d’un site web et entretien |
1 |
8 000 USD |
24 mois |
Production et diffusion de spots de sensibilisation adressés à la population à travers des interventions choisies de personnes pour la force de leurs propos, sous forme de clips télés/radio (à démarrer dans les meilleurs délais et à réactualiser tous les 15 jours) |
4 |
4 000 USD |
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Reportages radiophoniques et télévisés pour relater le processus du MAEP. |
4 |
8 000 USD |
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Production de photos pour illustrer les rapports d’activités, les affiches, les dépliants et objets promotionnels (T-shirts imprimés) rendant compte de l’évolution des activités. |
1200 T-shirts imprimés |
6 000 USD |
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Elaboration et pose d’affiches ponctuelles d’informations et de sensibilisation aux environs des lieux d’affluences |
Au moins 30 affiches |
2 000 USD |
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Diffusion des activités, des résultats et impacts de l’évaluation sur le site web du MAEP Djibouti mais également par le biais du réseau du MAEP continental |
20 articles |
1 000 USD |
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Atelier de validation du rapport d’évaluation et vulgarisation du rapport d’évaluation |
1 |
10 000 USD |
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Publication d’un publireportage sur le MAEP dans les journaux/magazines de la presse écrite nationale |
1 |
2 000 USD |
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Organisation d’un dialogue radiophonique de 45 minutes pour relater le processus du MAEP afin d’ouvrir un dialogue téléphonique avec des auditeurs |
10 |
10 000 USD |
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Réaliser de tables rondes télévisées sur le MAEP |
4 |
6 000 USD |
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Total budget communication MAEP |
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76 000 USD |
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CONCLUSION
Le plan de communication est un outil à ne pas sous estimer si l’on désire engager l’ensemble de la population dans le processus du MAEP.
Pour sa mise en œuvre, une planification des actions dans le temps est proposée. De même un budget a été élaboré. Ce budget évalue le coût des actions à mener tant au niveau de la diffusion des documents, qu’au plan de la sensibilisation, de la formation et de l’accompagnement de l’exécution des projets de bonne gouvernance.